Français : Pourquoi Alain Platel a-t-il choisi précisément les Vêpres de la Vierge de Monteverdi? L'histoire commence dans une église de Gand. Platel a seize ans et assiste à une représentation des Vêpres. La chaleur estivale est telle que les instruments se désaccordent tout le temps. Année 2006. En se souvenant de la sonorité grinçante des instruments à cordes, Platel établit un lien avec la musique tzigane et l'improvisation. Il a demandé à Fabrizio Cassol, saxophoniste d'Aka Moon de faire un arrangement de la musique sacrée de Monteverdi, en collaboration avec Wim Becu et Tcha Limberger. Le résultat en est un mélange d'instruments à vent, de beat et de chant, issus de différentes cultures. Les dix danseurs, artistes corporels hors pair dotés d'une souplesse étonnante, sont aussi originaires d'horizons très divers. Avec Platel, ils ont approfondi les expressions modernes de l'extase religieuse, sans essayer d'éluder la frontière ténue entre mystique et folie. Au Musée Dr. Guislain à Gand, ils ont visionné des films datant des années 1900 qui observaient les mouvements de patients psychiatriques. De façon tout à fait inattendue, ceux-ci témoignent parfois d'une profonde dévotion. Avant cela, Platel avait déjà utilisé la musique baroque, en y dégageant le contraste entre la magnificence de la composition et les histoires profanes d'identité et de diversité. Dans cette création, pour une fois, paradis et enfer ne s'affrontent pas directement. Au contraire, 'vsprs' vous guide vers un chemin de communication, pavé de passion, de transe et d'introspection.